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Le « French Paradoxe » kesako ?

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Le « French Paradoxe » : c’est à la fois le fait que les français, et en particulier les françaises, aient la corpulence la plus faible d’Europe, présentent la plus faible incidence de maladies cardiovasculaires malgré un régime alimentaire riche en graisses.

Même si le mode alimentaire français inclus des aliments riches en graisses (fromage, beurre, viennoiseries, pâtisseries, etc.), il contient également des aliments très intéressants qui ont une répercussion positive directe sur notre santé. Cette spécificité française aurait des effets bénéfiques sur la prévention des maladies cardio-vasculaires… Focus !

Une alimentation riche en fibres solubles

Les français mangent deux à trois fois plus de fibres solubles que les européens ou que les américains. Les fruits et des légumes frais, les céréales et les  légumineuses (lentilles, pois cassés, haricots blancs ou rouges, flageolets) font partie intégrante de notre alimentation.
Par exemple, on imagine très bien un repas familial composé : d’une entrée à base de carottes râpées, un plat avec un gigot d’agneau aux flageolets et une tarte aux pommes en dessert.

Les français aiment le vert !

Les folates (ou vitamine B9) aident à prévenir les risques cardio vasculaires. Or les aliments riches en folates comme la salade verte, les épinards, le cresson, et toutes légumes verts à feuilles sont consommés très couramment dans la cuisine française.

Un régime alimentaire riche en graisses insaturées

Un régime alimentaire riche en viandes animales et en graisses saturées (mauvaises graisses) augmente le risque athérogène et les risque d’accidents cardio-vasculaires. Or,le régime alimentaire français est riche en graisses insaturées (bonnes graisses).
A titre d’exemple nous pouvons citer les olives, les oléagineux comme les noix et les avocats, les huiles végétales liquides à température ambiantes etc. Aussi, les graisses utilisées dans la cuisine du sud ouest de la France (graisses d’oie et de canard), même si elles sont riches en calories, ont une composition nutritionnelle bien plus proche de celle de l’huile d’olive (riche en acides gras insaturés et pauvre en acides gras saturés) que de celle du beurre.
L’avantage de ces bonnes graisses insaturées ? Elles font augmenter le bon cholestérol (HDL) et diminuer le mauvais (Le LDL) ce qui permet de réduire les risques d’accidents cardiaques.

Un atout spécifique bien français : le vin

En France l’alcool est en général pris au cours d’un repas et non pas à jeun, ce qui permet une élévation moins rapide de l’alcoolémie. De plus, Les français ont une consommation moyenne de 1 à 2 verres de vin par jour. Il s’agit le plus souvent de vin rouge, riche en polyphénols antioxydants (flavonoïdes, resveratrol). Ces composés antioxydants sont susceptibles de jouer un rôle dans la prévention cardio vasculaires.

Le grignotage moins fréquent que chez nos voisins

Les français ont beau avoir une alimentation riche en graisses, les calories consommées sur la journée sont bien plus faibles que celles des américains par exemples qui sont les champions des produits 0% (lait écrémé, yaourts 0% etc…).
Ceci s’explique notamment par le fait que consommer des graisses permet la production d’une hormone qui a un rôle sur la satiété et sur le rassasiement. Ainsi, les portions consommées (et servies) en France sont généralement  plus faibles que dans les autres pays européens ou américains et le grignotage est moins fréquent.

N’oublions pas qu’en France, les repas sont sacrés et ritualisés. Ils sont pris dans des plages horaires relativement stables, en famille ou dans un contexte fortement socialisé propice au plaisir, au partage et à l’éducation du goût.
Tous ces éléments permettent aux français de manger  avec plaisir, sans stress, dans une ambiance détendue et ainsi d’être davantage à l’écoute des sensations alimentaires (de faim, de rassasiement et de satiété) qui sont les clefs de la régulation.

Laëtitia Willerval, Diététicienne Nutritionniste à Paris